Sexualité et PMA

Lorsque le diagnostic d’infertilité est prononcé, le couple est mis à mal, chamboulé. A qui en parler ?

A la famille ? Les attentes de l’arrivée d’un bébé sont parfois très fortes, le couple peut ressentir une forme de pression. Aux amis ? Pas facile d’être à l’écoute, et ce d’autant plus que l’on évoque l’intimité.

La PMA est une épreuve, un parcours qui resserrent les couples qui ont une belle entente, mais peut disloquer les couples déjà très fragiles. La difficulté est parfois la durée de ces chemins de vie. L’obsession du bébé met la femme à distance de son désir sexuel, et cela a inévitablement des répercussions sur le conjoint.

L’intimité du couple est ponctuée par les impératifs calendaires. Le corps est médicalisé, parfois, souvent malmené, rendu inconfortable, par les bilans médicaux, les différents tests, la prise d’hormone, les piqures.

Les couples sont parfois usés par des mois, des années de sexualité obligatoire. Certaines femmes expriment le vol de leur intimité. Certains tests sont très intrusifs (test de Hühner). L’intimité, les rapports sexuels étant synonymes d’échec, de douleur, de déception, de frustrations certains couples cessent toutes activités sexuelles

Les femmes souffrent dans leur corps, les hommes sont atteints dans leur identité sexuelle. Ils doivent être performant, l’équation fertilité = puissance sexuelle, tourne dans leur tête. L’homme a également peur de l’échec, cette crainte peut l’amener à manquer de motivation, voire ne plus avoir de désir sexuel pour sa compagne.  La culpabilité, les envahit également quand le jour J, ils se retrouvent parfois démunis, fragilisés incapable de donner leur sperme, dans un lieu froid, dépersonnalisé, aseptisé. Après plusieurs semaines de stimulation de leur conjointe, c’est une douleur personnelle, parfois un conflit dans le couple, de ne pouvoir donner son sperme.

La baisse du désir, tant chez les hommes que chez les femmes, est normal. Il faut pouvoir en parler, certains couples se séparent, « ça fait trop ». Le travail d’accompagnement, c’est justement permettre au couple, à chacun, de parler de leur intimité, de cette intimité. L’idée même de ne pas parvenir à avoir un enfant de manière naturelle peut déjà être très difficile à accepter. Cette déception peut avoir un effet sur l’harmonie du couple. Les émotions du couple balançant entre culpabilité, déception, colère…

Du fait de cette prise en charge, (les rendez-vous, les bilans) le corps de la femme peut se transformer : prise de poids, bouffées de chaleur, baisse du désir, sécheresse vaginale, douleurs abdominales…. Ces différents symptômes viennent écraser le désir de la femme, écraser le désir de l’homme qui appréhende la souffrance de sa partenaire. Le couple a de la difficulté à érotiser la relation. Les habitudes sexuelles du couple ont été changées par les impératifs médicaux.

En tant que sexologue et thérapeute de couple j’ai à cœur d’accompagner les couples dans ce projet de vie. Je peux propose un lieu où les anxiétés, les doutes pourront être exprimés. Ensemble nous pourrons aborder les sujets intimes, qui sont essentiels à une communication sexuelle harmonieuse. Il est important de garder à l’esprit que, si ce n’est peut-être pas grâce au sexe que vous parviendrez à avoir un enfant, il est indispensable de conserver des moments d’intimité, d’apprendre à revisiter sa sexualité, à se montrer plus créatifs.

Je ne peux que vous encourager à être accompagner pour garder de l’intérêt dans ces moments, en comprendre la nécessité, être accompagnés pour conserver et/ou renouer avec son désir, être accompagner pour se reconnecter dans son corps avec douceur et bienveillance